François Molins, l’homme qui rend des comptes

Il est de ces personnalités qui accompagnent les mauvaises nouvelles mais qui les accompagnent avec talent. Le procureur de la République François Molins est l’une des personnalités marquantes de la lutte anti-terrorisme.    
Né à Banyuls-dels-Aspres dans les Pyrénées orientales, il débute sa carrière comme substitut du procureur du TGI de Carcassonne, passe ensuite notamment par Villefranche-sur-Saône, Bastia, Lyon, Bobigny, dirige les cabinets de Michèle Alliot-Marie puis Michel Mercier lorsqu’ils étaient ministres de la Justice et des Libertés. C’est en 2011 qu’il devient avocat général à la Cour de cassation pour exercer les fonctions de procureur de la République au TGI de Paris. Mohamed Merah, Charlie Hebdo et l’hyper casher, l’attaque du Thalys, les attentats du 13 novembre… S’il pilote les investigations dans l’ombre, il doit en rendre compte publiquement : s’exprimant dans un contexte de traumatisme, ses allocutions sont énormément suivies et presque rassurantes. Il égrène les faits rien que les faits, heure par heure, minute par minute. De la concision et de la précision dans un monde chahuté, un timbre humain pour des faits inhumains, il conquiert son auditoire au point de recevoir une véritable déclaration d’amour de la part du journal Libération (« Monsieur le procureur François Molins, je vous aime », le 20/11/15)…  ce qui dans l’histoire du journal doit être une première.