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L'automobile à Paris, une nouvelle place

L'automobile à Paris, une nouvelle place


Le Conseil de Paris vient de voter la fermeture de la voie Georges Pompidou aux voitures. Déclarer la guerre à l'auto de manière partisane est une erreur. Œuvrons plutôt, ensemble, à construire les conditions d'une nouvelle place de l'auto durable à Paris.

 

Le 26 septembre dernier, le Conseil de Paris a voté la piétonisation définitive de 3,3 km de la voie Georges Pompidou à effet immédiat. Et à partir du 1er janvier 2017, tous les véhicules antérieurs à 1997 ne pourront plus circuler diurne à Paris. Les parisiens, comme les entreprises, n’ont pas eu leur mot à dire, on le regrette…


Faire sans la voiture à Paris, c'est-à-dire faire autrement c’est bien mais est-ce possible ? Un rapport de la ville de Paris vient de montrer que, depuis la fermeture, le trafic s’est déplacé sur des itinéraires de report mais qu’il n’a pas réellement chuté. Le problème n’est pas résolu mais déplacé. En effet, depuis l’adoption de ces mesures rien n’a changé. Tout d’abord, parce que la sphère publique et parapublique n’a pas mis en place des moyens supplémentaires ou nouveaux de déplacements alternatifs pour les particuliers et les professionnels. Rien dans les bus, ni dans le métro, pas de voitures ni de lignes supplémentaires, ni de nouveaux horaires. Ensuite, mettre à l’index le secteur automobile, en plein Mondial de l’Automobile, n’est pas fait pour donner une belle image de notre industrie, en Europe ni dans le monde. D’autant qu’en Ile de France, les professionnels de l’auto, ce sont  18 600 entreprises, 71 300 salariés et 8 200 apprentis. Enfin, limiter le risque sanitaire à la pollution automobile est simpliste. Passer plus de temps dans les embouteillages, crée plus de pollution, et cause une nouvelle pénibilité pour les patrons et leurs salariés. Les platanes de la capitale sont aussi responsables chaque année d’allergies respiratoires, chez les publics de tous âges, on ne les a pas encore rasés… Ne sous estimons donc pas toutes les contraintes qui dans une grande métropole ont un coût humain et social. Et laissons la politique spectacle au petit écran. 


Dans notre société, personne ne souhaite plus de voitures à Paris, ni en Ile-de-France. Ces combats sont nocifs et d’arrière-garde. Les entreprises et les PME ont fait leur révolution sociétale (RSE). Elles sont pleinement impliquées et responsables dans les territoires. C’est pourquoi, il faut ouvrir un vrai débat sur la place de la voiture à Paris où les entreprises, comme les salariés, sont les acteurs et non pas les spectateurs de décisions qui sont imposées. Mettons, enfin, un terme aux procès d’intention. Et cela passe par de l’information et de la pédagogie. Travaillons aussi avec notre industrie automobile pour développer la gamme des véhicules propres adaptés aux besoins des professionnels qui font des tournées. C’est pourquoi il faut, pour le bien commun, aider  les mentalités à progresser, comme les pratiques avant de les contraindre. 


Bernard COHEN-HADAD
Président de la CGPME Paris
Président du think tank Etienne Marcel

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