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Parfumeurs - Biographies des personnalités maitrisant ce savoir-faire

Talents du Who's Who Parfumeurs

Etre parfumeur (ou « nez »), c’est non seulement se trouver pourvu d’une expertise olfactive hors du commun mais aussi être en mesure d’allier science et créativité car ces deux domaines sont indissociables. Travaillant dans les industries cosmétiques et chimiques, si les entreprises qui font rêver sont évidemment les prestigieuses maisons de luxe comme Dior, Chanel ou encore Guerlain, le créateur de parfum est aussi indispensable dans toutes les industries fabriquant des produits cosmétiques comme ceux pour le corps ou les produits ménagers comme les lessives. Le parfumeur n’est d’ailleurs pas seulement un chimiste des senteurs, c’est aussi un expert du marché du parfum au fait des plus récentes tendances, de la demande du public et de la popularité des différentes dominantes (musquée, poivrée ou florale). Il doit d’ailleurs systématiquement prendre en compte, dans son processus de création, les directives de l’équipe marketing de l’entreprise. Cette démarche est d’autant plus importante que dans le monde du luxe, la réputation d’une marque tient à l’originalité de ses fragrances. Il est aujourd’hui toujours difficile d’ignorer le succès incontestable de parfums tels que le Chanel N°5 ou encore le J’adore de Dior.

 

Un peu d'histoire

On peut aujourd’hui dater approximativement les premiers usages d’une forme de parfumerie à l’Antiquité. Mais le but n’était pas encore cosmétique, il s’agissait plutôt de faire des offrandes aux dieux comme il était coutume de faire en Egypte et en Grèce. Néanmoins, les aristocrates égyptiens sont les premiers à se parfumer. A l’époque médiévale, la parfumerie recul sous le coup de l’effondrement de Rome. C’est l’empire byzantin puis les civilisations arabes qui perpétuent l’art condamné par l’Eglise qui dénonçait la frivolité païenne d’un usage profane. Le commerce notamment avec les peuples arabes font parvenir de nouvelles senteurs comme l’eau de rose et de nouveaux outils comme l’alambic et le serpentin. Grâce aux nouveaux instruments de distillation et aux nouvelle techniques, les portes de la modernisation sont grandes ouvertes et les substances aromatiques se retrouvent partout, dans les crèmes, dans les lotions ou encore les sirops. Au XVIIe  siècle se développe sous les rayons de Versailles la profession de parfumeur-gantier. Bien loin de seulement fabriquer des gants parfumés comme l’indiquerait la désignation, énormément d’accessoires étaient en réalité aromatisés (éventails, mouchoirs, vêtements, perruques etc.). Le goût très prononcé du Roi Soleil pour les parfums lui a d’ailleurs valu le surnom de « doux fleurant » ou de « roi le plus fleurant du monde » . A partir du XXe  siècle, la parfumerie française rayonne et voit arriver les légendaires maisons que dominent encore le marché aujourd’hui. On cite aisément Coco Chanel dans les années 20  et le célèbre Chanel N°5 sorti en 1921 . La maison familiale Guerlain sort Shalimar, Christian Dior créer Miss Dior ou encore Nina Ricci arrive avec son Air du Temps en 1948 .

Les grands noms

Les plus grandes marques de luxe ayant leur propre laboratoire, elles ont également chacun leur « parfumeur maison » . Chez Chanel Jacques Polges qui avait été l’origine des parfums Coco, Allure, Coco Mademoiselle ou encore Chance a transmis son talent à son fils, Olivier Polge, qui a pris sa suite au laboratoire. Thierry Wasser quant à lui est le premier nez à entrer chez Guerlain sans être issu de la famille historique. On lui doit Idylle, Shalimar Parfum Initial et plus récemment la Petite Robe Noire. François Demachy a créé pour Dior Miss Dior, Dior Addict mais aussi Eau Sauvage. Quant à Hermès, Jean-Claude Ellena n’est autre que le créateur de l’Elixir des Merveilles, Kelly Calèche et le célèbre Terre d’Hermès. Quentin Bisch a créé Angel Muse pour Thierry Mugler, Amandine Clerc-Marie a créé La nuit trésor à la folie pour Lancôme et Julie Massé a créé Si le Parfum pour Armani.

Les mots de la parfumerie

Si l’on retire tout le vocabulaire des senteurs, le langage de la parfumerie est très structuré. On y trouve des verbes empruntés à la chimie plutôt simples avec lesquels nous sommes familiers comme distiller, diluer, atténuer, assembler, dissoudre ou encore doser. Le reste est cependant moins évident et bel et bien spécifique. On parlera par exemple des notes olfactives divisées en trois catégories ; la note de tête (la première odeur que l’on perçoit du parfum), la note de cœur et la note de fond. Cœur, cire, communelle, déterpénée, enfleurage, hyperosmie, isolat, « Identique Nature »  (IN), terpène ne sont qu’un échantillon du complexe bouquet lexical du milieu.

Formation

Le minimum requis est un BAC+3. Plusieurs formations sont accessibles principalement professionnalisantes. On trouve notamment la licence professionnelle applications et analyse parfums et arômes alimentaires, le master professionnel formulation et évaluation sensorielle parfumerie, l’european fragrance & cosmetic master etc. délivré par l’Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire (ISIPCA). Des formations sont également disponibles à Montpellier 2  ou à l’université du Havre qui propose son master chimie parcours arômes, parfums et cosmétiques. Pour les écoles privées, l’Ecole supérieure du parfum permet d’accéder à des bachelor en création et management de l’industrie des parfums. Bien sûr, en dehors de ces formations spécialisées, les parcours en chimie, pharmaceutique et cosmétologie permettent l’accès à ce métier.

Organisation

On retrouve diverses organisations défendant les intérêts de la profession ou s’efforçant de promouvoir ou de préserver l’art de ce métier. La Société Française des Parfumeurs a été fondée en 1901  et rassemble tous les corps de métiers du milieu de la parfumerie. L’Osmothèque quant à elle se présente comme le premier conservatoire de parfums de l’histoire. Elle archive depuis son inauguration en 1990  une collection vivante de plus de 3000  parfums et s’évertue à protéger ce patrimoine mondial et à transmettre le savoir de la profession.


PRODAROM est le syndicat se chargeant de défendre les intérêts professionnels des acteurs de l’industrie de l’aromatique comme de la parfumerie. Elle traite avec les autorités de tutelle comme le ministère de l’Industrie, de l’Economie et des Finances. Mais la profession est également représentée par d’autres organismes comme France Chimie, le Medef, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM), la Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) ou encore l’Association des Industries de la Détergence, de l’Entretien et des Produits d’hygiène industrielle (AFISE).
 

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